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pour une épaisseur égale à 0mm,4 de la couche active, le rayonnement total est donné par le nombre 28, et la proportion de rayons est de 29 pour 100. En donnant à la couche active l’épaisseur de 2mm soit 5 fois plus grande, on obtient un rayonnement total égal à 102 et une proportion de rayons déviables égale à 45 pour 100. Le rayonnement total qui subsiste à cette distance a donc été augmenté dans le rapport 3,6 et le rayonnement déviable est devenu environ 5 fois plus intense.

On peut étudier la radiation émise par le polonium par la même méthode. Quand on fait varier la distance AD du polonium au condensateur, on n’observe d’abord aucun courant tant que la distance est assez grande ; quand on rapproche le polonium, on observe que, pour une distance d’environ 4cm, le rayonnement se fait très brusquement sentir avec une assez grande intensité ; le courant augmente ensuite régulièrement si l’on continue à rapprocher le polonium, mais le champ magnétique ne produit pas d’effet appréciable dans ces conditions. Il semble que le rayonnement du polonium soit limité dans l’espace et dépasse à peine dans l’air une sorte de gaine entourant la substance sur l’épaisseur de quelques centimètres. Les rayons du polonium sont des rayons du genre Ces rayons ne sont pas insensibles à l’action du champ magnétique, toutefois le dispositif qui vient d’être décrit était tel, qu’une faible déviation passait inaperçue.

Un dispositif analogue a été employé par M. Rutherford pour déceler les rayons déviables de l’uranium et du thorium ; cependant une sensibilité plus grande était nécessaire, parce que l’intensité des rayons est très faible, surtout avec le thorium.


3o On peut enfin constater l’effet du champ magnétique sur le rayonnement par la méthode fluoroscopique, ainsi que l’ont fait MM. Meyer et v. Schweidler dans leurs premières expériences à ce sujet. Voici un dispositif qui convient pour une expérience de ce genre. Le radium est placé au fond d’un petit tube de plomb, posé sur un écran fluorescent qui se trouve placé entre les pôles d’un électro-aimant ; le champ magnétique est perpendiculaire à la direction des rayons. Les rayons qui sortent du tube ne frappent pas l’écran en l’absence du champ. Quand le champ est établi, les rayons sont recourbés et rabattus sur l’écran, et l’on aperçoit sur