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gères. Dans l’expérience la plus complète de MM. Ramsay et Cameron cette même différence est 0mg,88 et peut être attribuée à l’attaque plus énergique du verre par la solution en présence de l’émanation. Les résultats de MM. Ramsay et Cameron n’ont donc pas été confirmés et doivent être attribués à l’attaque des vases sous l’action de l’émanation,

MM. Rutherford et Royds[1] ont entrepris l’examen des gaz qui se forment dans un récipient contenant de l’eau et de l’émanation du radium. La principale cause d’erreur, relativement à la production de néon, consiste en ce fait que le néon se trouve en petite proportion dans l’air atmosphérique ; la réaction spectrale du néon dans le mélange des gaz inertes de l’air n’est pas sensible parce que son spectre est masqué par celui de l’argon ; mais quand l’argon est absorbé par le charbon à la température de l’air liquide, la sensibilité de la réaction spectrale du néon est considérablement augmentée. Une expérience directe a montré qu’on peut découvrir le néon provenant de l’introduction dans l’appareil d’expérience de de centimètre cube d’air, et qu’avec le néon provenant de de centimètre cube d’air on obtient le spectre presque complet et brillant. La quantité de néon qui peut être observée représente 10-6 centimètre cube.

Les expériences étaient faites avec 2cm3 d’eau dans un ballon de verre de 4cm3 de volume. Le vide parfait étant fait sur l’eau congelée, on introduisait dans le ballon l’émanation purifiée de 0g,150 de radium. Après 3 jours on plongeait le ballon dans l’air liquide, et l’on séparait les gaz non condensables dont le volume était environ 4cm3. L’hydrogène était éliminé par explosion avec de l’oxygène introduit en faible quantité ; le résidu gazeux privé de gaz condensables, au moyen de charbon maintenu à la température de l’air liquide, était examiné au spectroscope ; ce résidu était constitué par de l’hélium, et aucune raie du néon n’était observée. En introduisant alors dans l’appareil le résidu gazeux de 0cm3,1 d’air après absorption par le charbon, on constatait que, dans le mélange d’hélium et de néon, les spectres des deux gaz étaient visibles avec un éclat comparable, ce qui prouve que la présence de l’hélium ne masque pas celle du néon.

  1. Rutherford et Royds, Phil Mag., 1908.