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selon toute probabilité, le radium dérive de l’uranium par une série de transformations atomiques. La différence entre les poids atomiques de ces corps étant 12,5, la transformation peut se faire par l’émission de trois particules On sait actuellement que le parent direct du radium, l’ionium. émet des rayons l’uranium en émet également ; mais on ne sait pas quelle est la provenance de la troisième particule. Il est possible que l’atome d’uranium émette deux particules lors de sa destruction, et cette supposition est d’accord avec l’activité relative de l’uranium dans les minéraux (§ 212). Toutefois, il est possible aussi que l’uranium contienne un élément radioactif dérivant de lui et très voisin par ses propriétés chimiques, et que l’une des particules soit attribuable à cet élément.


158. Essais de transformations atomiques par l’action des corps radioactifs. — À la suite des belles recherches de M. Ramsay sur la production d’hélium par le radium, plusieurs autres expériences ont été faites par le même savant, en collaboration avec M. Cameron, pour examiner si d’autres éléments que l’hélium pouvaient être produits. Les résultats obtenus semblaient extrêmement importants, toutefois ils n’ont pas été confirmés et ne peuvent être considérés comme établis.

MM. Ramsay et Cameron[1] ont étudié l’action de l’émanation du radium sur l’eau pure et sur les solutions des sels de cuivre. Ils ont cru pouvoir conclure de leurs expériences qu’en présence de l’eau, l’émanation ne forme pas d’hélium, mais seulement du néon, et qu’en présence de solutions de sels de cuivre il ne se forme pas d’hélium, mais surtout de l’argon avec un peu de néon. De plus, en présence du cuivre il y aurait formation de petites quantités de métaux alcalins : sodium, potassium et lithium. MM. Ramsay et Cameron avaient admis que dans ces conditions on ne saurait considérer l’hélium comme résultant de la projection de particules et que l’émanation se détruit d’une manière qui dépend des corps avec lesquels elle se trouve en présence ; suivant le degré de sa dégradation elle peut produire de l’argon, du néon ou de l’hélium. La dégradation est d’autant moins complète que le travail chi-

  1. Ramsay et Cameron, Chem. Soc, 1907 ; Nature, 1907.