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Lorsqu’on tamise le faisceau au travers d’une lame absorbante (aluminium ou papier), les rayons qui passent sont presque tous déviés par le champ, de telle sorte qu’à l’aide de l’écran et du champ magnétique presque tout le rayonnement est supprimé dans le condensateur, l’effet qui subsiste n’étant alors dû qu’aux rayons dont la proportion est faible. Quant aux rayons ils sont absorbés par l’écran. Une lame d’aluminium de de millimètre d’épaisseur suffit pour supprimer presque tous les rayons difficilement déviables, quand la substance est assez loin du condensateur ; pour des distances plus petites (34mm et 51mm), deux feuilles d’aluminium de cette même épaisseur sont nécessaires pour obtenir ce résultat.

Voici une autre expérience qui montre qu’une lame d’aluminium mince (épaisseur 0mm,01) absorbe principalement les rayons . Le produit étant placé à 5cm du condensateur, on trouve, en faisant agir le champ magnétique, que la proportion des rayons autres que est de 71 pour 100. Le même produit étant recouvert de la lame d’aluminium, et la distance restant la même, on trouve que le rayonnement transmis est presque totalement dévié par l’action du champ, les rayons ayant été absorbés par la lame.

Des mesures semblables ont été faites sur quatre substances radifères (chlorures ou carbonates) d’activités très différentes ; les résultats obtenus ont été très analogues.

On peut remarquer que, pour tous les échantillons, les rayons pénétrants déviables à l’aimant (rayons ) ne sont qu’une faible partie du rayonnement total ; ils n’interviennent que pour une faible part dans les mesures où l’on utilise le rayonnement intégral pour produire la conductibilité de l’air. La plus grosse partie du rayonnement du radium est formée par des rayons qui proviennent surtout de la couche superficielle de la matière radiante.

Quand on fait varier l’épaisseur de la couche de la matière radiante, l’intensité du courant augmente avec cette épaisseur ; l’augmentation n’est pas proportionnelle à l’accroissement d’épaisseur pour la totalité du rayonnement ; elle est d’ailleurs plus notable pour les rayons que pour les rayons de sorte que la proportion de rayons va en croissant avec l’épaisseur de la couche active. En voici un exemple : la source radiante étant placée à une distance de 5cm du condensateur, on trouve que,