par 2cg de sel de radium pur. M. Jaffé a constaté que la courbe qui donne l’intensité du courant en fonction du champ ne semble pas indiquer comme limite un courant de saturation indépendant du champ, mais un courant proportionnel au champ suivant la loi d’Ohm. La relation observée est de la forme
où représente un courant saturable, dont l’intensité limite est
atteinte pour environ, et une constante qui augmente
avec la distance des plateaux ; la valeur limite de croît
aussi avec la distance des plateaux. Aussi bien que sont
proportionnels à la quantité du radium employée. On peut donc
penser que, dans le cas des liquides isolants, deux espèces d’ions
interviennent : une espèce d’ions relativement mobiles, et une
deuxième espèce d’ions de mobilité beaucoup plus faible ; ces
derniers interviendraient pour produire la conductibilité ohmique.
La conductibilité due aux petits ions devrait fournir une valeur
limite du courant proportionnelle à la distance des plateaux pour
des rayons pénétrants ; en réalité croît d’abord moins vite que
la distance des plateaux, ce qui tient probablement à la production
de rayons secondaires absorbables sur la surface des plateaux.
La conductibilité ohmique croît aussi avec la distance des plateaux, moins vite que celle-ci ; elle ne peut donc correspondre à une production uniforme de gros ions dans le volume compris entre les plateaux, une telle production donnant lieu à une conductibilité indépendante de la distance des plateaux.
Les mêmes caractères se retrouvent pour la conductibilité d’autres liquides isolants ; le tétrachlorure de carbone, le sulfure de carbone et le benzène.
Au lieu d’admettre que les petits ions et les gros ions sont formés d’une manière indépendante dans le liquide soumis aux rayons du radium, on peut chercher à expliquer les résultats expérimentaux en admettant que les gros ions sont formés aux dépens des petits par un mécanisme analogue à celui par lequel M. Langevin a expliqué la formation de gros ions dans l’atmosphère[1] ; dans cette manière
- ↑ Langevin, Comptes rendus, 1905.