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de 2m de distance dans l’air, et cela même quand le produit radiant est enfermé dans une ampoule de verre ; les rayons qui agissent dans ces conditions appartiennent aux groupes et Grâce aux différences qui existent entre la transparence de diverses matières pour les rayons, on peut, comme avec les rayons Röntgen, obtenir des radiographies de divers objets. Les métaux sont, en général, opaques, sauf l’aluminium, qui est très transparent. Il n’existe pas de différence de transparence notable entre les chairs et les os. On peut opérer à grande distance et avec des sources de très petites dimensions ; on a alors des radiographies très fines. Il est très avantageux pour la beauté des radiographies de renvoyer les rayons de côté, au moyen d’un champ magnétique, et de n’utiliser que les rayons Les rayons en traversant l’objet à radiographier, éprouvent, en effet, une certaine diffusion et occasionnent un certain flou ; en les supprimant, on est obligé d’employer des temps de pose plus grands, mais les résultats sont meilleurs. La radiographie d’un objet, tel qu’un porte-monnaie, demande un jour avec une source radiante constituée par quelques centigrammes de sel de radium, enfermés dans une ampoule de verre et placés à 1m de la plaque sensible, devant laquelle se trouve l’objet. Si la source est à 20cm de distance de la plaque, le même résultat est obtenu en une heure. Au voisinage immédiat de la source radiante, une plaque sensible est instantanément impressionnée.

La figure 2 (Pl. VII) représente la radiographie d’une médaille en aluminium, obtenue par Becquerel au moyen des rayons de l’uranium. Une radiographie obtenue avec les rayons du radium est représentée dans la figure 3 (Pl. VII).

Tous les groupes de rayons qui ont pu être observés par la méthode d’ionisation semblent susceptibles de produire des impressions radiographiques. Cependant il n’a pas encore été possible d’obtenir l’effet radiographique des rayons de l’uranium, même après 45 jours de pose (Becquerel), alors que l’impression a été obtenue avec les rayons de l’oxyde de thorium, dont l’intensité est comparable à celle du rayonnement de l’oxyde d’uranium ; ce fait est bien particulier si l’on admet, ainsi que cela est probable, que toutes les particules sont de même nature.

L’effet radiographique des particules du radium C a été