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ainsi que l’indique la figure. En appliquant un champ magnétique de direction normale au plan du tableau, de manière à dévier les rayons sortants, genre vers l’électroscope, on augmentait la vitesse de décharge de celui-ci ; pour le sens opposé du champ on la diminuait. Les rayons n’étant pas sensibles à l’action du champ magnétique, on doit en conclure qu’aux rayons primaires

Fig. 144.


traversant le plomb sont venus se joindre à la surface de sortie des rayons secondaires, constitués au moins en partie par des électrons négatifs en mouvement rapide, ou rayons La vitesse de ces derniers était approximativement évaluée par leur pouvoir pénétrant ; elle est de l’ordre de la moitié de la vitesse de la lumière.

M. Eve[1] a fait une série d’expériences avec du radium enfermé dans un bloc de métal épais. Les rayons émanant de ce bloc venaient frapper un radiateur ; les rayons secondaires étaient reçus dans un électroscope dont la face d’entrée était constituée par deux feuilles d’aluminium très mince superposées. Le pouvoir pénétrant des rayons secondaires pouvait être évalué par l’emploi d’écrans absorbants placés devant l’électroscope. D’après ces expériences l’effet secondaire dû aux rayons seuls ne constitue que 7 pour 100 de l’effet secondaire obtenu avec l’ensemble des rayons du radium enfermé dans une ampoule de

  1. Eve, Phil. Mag., 1908.