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ment ; en même temps ils donnent naissance à des rayons secondaires qui sont, au moins en partie, des rayons et qui, émanant des surfaces du récepteur ou des objets environnants, donnent lieu à des effets de charge. C’est ainsi qu’une enceinte en plomb à parois épaisses, complètement fermée et contenant une petite quantité de radium, doit acquérir une charge positive. Dans les expériences de M. Paschen sur la charge émise par le radium (§ 110), la charge négative que l’on observait encore avec un champ magnétique très intense pouvait provenir des rayons secondaires émis par les ailettes qui absorbaient les rayons déviés et les rayons de direction oblique.

Si l’on admet que les rayons ne sont pas chargés, il reste à examiner si ces rayons sont de nature corpusculaire ou bien s’ils représentent une perturbation électromagnétique de l’éther. Un problème analogue s’est déjà présenté relativement à la nature des rayons Röntgen. Les propriétés de ces derniers : absence de charge, propagation parfaitement rectiligne, absence de réfraction, de réflexion et de diffraction, reçoivent une interprétation très cohérente, en considérant les rayons X non comme des trains d’ondes, mais comme des pulsations de l’éther ou perturbations isolées de très courte durée se propageant dans l’espace avec la vitesse d’une onde électromagnétique. Il est, d’ailleurs, naturel de penser qu’une perturbation de cette nature doit avoir lieu quand l’électron en mouvement rapide, qui constitue un rayon cathodique, éprouve un arrêt brusque en rencontrant un obstacle solide. Il est également naturel de concevoir qu’une pulsation de l’éther qui constitue des rayons X et qui représente une zone de champ électromagnétique se propageant dans l’espace peut, en traversant la matière, agir sur les électrons qui y sont contenus, et provoquer l’expulsion de certains d’entre eux qui forment des rayons secondaires analogues aux rayons D’autres rayons secondaires de la même nature que les rayons primaires doivent également être émis par la matière que traversent ces derniers, parce que les variations de l’accélération des électrons sur lesquels passe la pulsation primaire doivent donner lieu à des pulsations secondaires.

La théorie des pulsations de l’éther est, en général, considérée comme donnant l’explication la plus probable de la nature des