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rayons ayant traversé la même épaisseur de plomb, offrent d’assez grandes divergences ; les résultats obtenus semblent dépendre du dispositif expérimental employé. Le coefficient d’absorption le plus faible de ceux qui ont été indiqués, correspond à une diminution de moitié de l’intensité du rayonnement sur une épaisseur de 2cm,8 environ. Les observations peuvent être troublées par des effets secondaires produits sur les écrans. C’est ainsi que l’introduction d’une lame d’aluminium entre l’écran de plomb et la chambre d’ionisation peut avoir pour effet d’accroître l’ionisation si l’épaisseur de la lame n’est pas trop grande.

La valeur du rapport qui est égale à 0,035 environ pour les écrans épais d’après le Tableau II est égale à 0,02 d’après M. Wigger et à 0,04 d’après MM. Soddy et Russell.

Les pouvoirs pénétrants des rayons du radium, du thorium et de la pechblende ont été comparés par M. Eve qui a trouvé dans tous les cas le même coefficient d’absorption moyen.

Les rayons de l’uranium sont plus absorbables que ceux du radium et du thorium. Ces rayons semblent homogènes. Le coefficient d’absorption moyen pour une épaisseur de plomb de 0cm,64 est d’après M. Eve MM. Soddy et Russell[1] ont étudié ces rayons avec de l’uranium X extrait de 50kg de nitrate d’urane et ayant une activité relativement très grande ; le coefficient d’absorption qu’ils indiquent pour le plomb entre les épaisseurs 1cm et 5cm est soit très inférieur au nombre précédent.

Les valeurs des coefficients d’absorption pour les rayons de l’uranium X et du radium, d’après MM. Soddy et Russell, sont réunies dans le Tableau IV ; ces coefficients sont relatifs à des rayons qui, en plus d’une épaisseur de plomb de 1cm, ont à traverser des écrans dont l’épaisseur est indiquée. Les mêmes résultats ont été représentés par des courbes dans la figure 143, le logarithme de l’intensité du rayonnement étant porté en ordonnées et l’épaisseur de la matière absorbante en abscisses. On voit que l’absorption suit très approximativement une loi exponentielle simple. D’après MM. Soddy et Russell, les rayons du radium

  1. Soddy et Russell, Phys. Zeit, 1909.