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On voit que le rapport décroît à mesure que le parcours augmente.

D’après les résultats indiqués on peut calculer que le courant de saturation obtenu avec un gramme de radium au minimum d’activité distribué en couche très mince sur une lame, de telle manière que la moitié des particules émises soit absorbée dans le gaz, a pour valeur

unités E. S.

Ce résultat peut servir pour le dosage de faibles quantités de radium.

Si l’on admet que les nombres des particules émises dans les différents faisceaux sont les mêmes, on peut calculer le rapport de l’ionisation totale, obtenue avec une certaine quantité de radium en équilibre radioactif, à l’ionisation obtenue avec la même quantité de radium au minimum d’activité ; ce rapport doit en effet être égal

Une détermination expérimentale du même rapport a été faite par M. Boltwood[1] de la manière suivante : on mesurait l’activité initiale d’un sel radifère en couche très mince (au minimum d’activité) ; on laissait ce sel en vase clos et desséché pendant un mois ; après ce temps le sel ne contenait que 70 pour 100 de la quantité d’émanation qu’il aurait contenue si l’émanation formée était restée entièrement occluse. On mesurait l’activité limite du sel et l’on faisait la correction relative à l’émanation qui s’était échappée. Le rapport ainsi trouvé entre l’activité limite et l’activité initiale était égal à 5,6.

Il est donc probable que les particules des divers faisceaux sont en nombre égal. Les mesures doivent être faites en ayant soin que les rayons de tous les parcours soient complètement absorbés dans l’air.

Le nombre d’ions produit en moyenne dans l’air par particule dans la région du parcours qui correspond au maximum de l’ionisation, est égal à 76000 par centimètre, à la pression et à la température ordinaire. Dans ces conditions de température et de

  1. Boltwood, Phys. Zeit., 1906.