Page:Curie - Traité de radioactivité, 1910, tome 2.djvu/168

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tesse minimum, l’énergie cinétique de la particule est suffisante pour que la particule et l’électron puissent échapper à leur attraction mutuelle. Dans cette manière de voir la charge des particules ne peut être observée au delà de leur parcours mesuré par la méthode d’ionisation.

M. Duane[1] a fait des expériences pour décider si la charge des rayons disparaît en même temps que le pouvoir ionisant. La source des rayons était constituée par du radium au minimum d’activité, en couche aussi mince que possible. L’appareil utilisé est une boîte cylindrique en laiton dont le fond est percé d’un trou circulaire de 1cm,8 de diamètre ; ce trou est fermé par une lame de mica très mince (2mg par centimètre carré de surface) soutenue par une grille de fil de cuivre. Un plateau placé en face de la lame de mica reçoit les rayons qui ont traversé celle-ci et sert d’électrode reliée à l’électromètre, tandis que la toile métallique peut être portée à un potentiel élevé. Pour construire la courbe d’ionisation on canalise les rayons du radium au moyen d’un diaphragme à tubes, de manière à n’utiliser que les rayons normaux, et l’on mesure le courant

Fig. 135.


de saturation entre la toile et l’électrode pour diverses distances du radium à la lame de mica. La courbe I (fig. 135) montre que la presque totalité de l’ionisation à l’intérieur de la boîte cesse quand le radium est éloigné d’environ 2cm de la fenêtre, le courant très faible observé à une distance plus

  1. Duane, Comptes rendus, 1908