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boîte plate en laiton A dont le diamètre est de 2cm,5 et dont l’ouverture tournée vers le bas est fermée par une feuille d’aluminium semblable à la première ; la boîte A est reliée à l’électromètre. La source se trouve à une distance de 3cm,5 de la chambre d’ionisation ; c’est une petite coupelle de verre activée par l’émanation du radium. Un champ magnétique est établi dans toute la région occupée par l’appareil ; il est parallèle aux plateaux et a pour effet de dévier les rayons du radium C et de ramener les électrons lents émis par les surfaces d’aluminium à leur point de départ. Le vide est aussi parfait que possible, malgré cela le courant est toujours plus intense quand le potentiel de B est positif que quand ce potentiel est négatif. La moyenne des courants et obtenus avec des valeurs du potentiel égales et de signes contraires, mesure le courant de charge dû aux rayons Les valeurs de et sont indépendantes de l’intensité du champ électrique quand le potentiel du plateau B varie entre 2 et 8 volts ; la moyenne est indépendante de la valeur du champ magnétique, si celui-ci est assez intense. Le rapport du nombre des rayons reçus dans l’appareil de mesures au nombre de rayons émis est calculé d’après les dimensions géométriques, en supposant l’émission de rayons uniforme dans toutes les directions.

Si l’on a comparé le rayonnement pénétrant de la coupelle active à celui d’une ampoule contenant une quantité connue de radium en équilibre radioactif, on peut déduire de la mesure du courant la valeur de la charge émise par unité de temps sous forme de rayons par le radium C qui se trouve en équilibre radioactif avec un gramme de radium. Le nombre ainsi calculé est 31,6 unités E. S. D’après la théorie, la charge émise par unité de temps avec les rayons d’un gramme de radium au minimum d’activité aurait aussi la même valeur ; cette valeur est supérieure à celle précédemment trouvée.


Pour expliquer la perte du pouvoir ionisant pour une particule dont la vitesse est tombée au-dessous de la vitesse critique, M. J.-J. Thomson[1] a supposé qu’une particule qui a atteint cette vitesse se trouve déchargée par un électron qui s’y attache ; au contraire, tant que la vitesse est supérieure à une certaine vi-

  1. J.-J. Thomson, Conduction of Electricity through gases.