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pour lesquels la déviation électrique n’a pas été mesurée ; si, en effet, on calcule le parcours des rayons de ces groupes d’après la valeur du produit déduit de la déviation magnétique et d’après la valeur du rapport qui a été déterminée pour les rayons du radium C, on trouve un résultat conforme à celui que donne la mesure directe du parcours par la méthode électrique.

L’identité de nature des particules émises par différentes substances a été soumise au contrôle de l’expérience par le procédé suivant : Si les particules ne diffèrent que par la vitesse d’émission, elles se trouvent toutes dans les mêmes conditions à la fin de leur parcours. Les courbes d’ionisation obtenues avec un même appareil de mesures doivent donc être superposables quand on attribue à l’ionisation maximum la même valeur et quand on fait coïncider les points qui correspondent au maximum. La comparaison a été faite pour les rayons du polonium, du radium C et de l’actinium B qui peuvent être utilisés en couche infiniment mince[1] ; les courbes d’ionisation du radium C (dépôt actif du radium après la baisse initiale) et de l’actinium B (dépôt actif de l’actinium) étaient obtenues par des mesures croisées, afin de tenir compte de la diminution de l’activité avec le temps. L’expérience montre que les courbes relatives au radium C et au polonium sont exactement superposables dans les limites de précision des expériences, et comme il s’agit de rayons ayant des parcours très différents (7cm,06 et 3cm,86) et provenant de matières différentes, ce fait confirme l’hypothèse de l’identité de nature de toutes les particules La courbe relative au dépôt actif de l’actinium ne se superpose pas aux précédentes, bien qu’elle corresponde en apparence à un seul faisceau de rayons. On peut penser que cette courbe est en réalité la superposition de deux courbes voisines, correspondant à deux faisceaux de rayons de parcours voisins, et que, par suite, le dépôt actif de l’actinium donne lieu à l’émission de deux groupes de rayons Cette supposition explique bien la forme de la courbe et se trouve aussi en accord avec d’autres faits expérimentaux relatifs à l’étude de la composition du dépôt actif de l’actinium (voir Chap. XV)

  1. Mlle Blanquies, Comptes rendus, 1909.