Page:Curie - Traité de radioactivité, 1910, tome 2.djvu/149

Cette page a été validée par deux contributeurs.

projectile ionisant dans ses chocs contre les molécules (voir § 13).

On peut concevoir qu’un élément instable émette des particules avec une vitesse inférieure à la vitesse critique ; l’émission de telles particules ne pourrait être constatée par l’ionisation du gaz environnant.

Les expériences de M. Geiger ont montré que la vitesse d’émission des particules du radium C est très approximativement la même pour toutes les particules. Ce fait est prouvé par la mesure de la largeur de la bande des scintillations produites dans le vide, en absence et en présence du champ magnétique, par un faisceau étroit de rayons qui n’a traversé aucun écran. Pour une déviation magnétique atteignant 3cm,4 on n’observait aucun élargissement de cette bande dont la largeur était d’environ 0mm,5. D’après cela, il ne se produisait pas de dispersion appréciable des rayons, et la vitesse d’émission des particules semblait être la même à une précision évaluée à 0,5 pour 100. On a vu néanmoins, que les conditions du mouvement ne restent pas exactement les mêmes pour toutes les particules jusqu’à la fin du parcours (§ 125).

Nous venons de voir que, d’après M. Rutherford, la vitesse d’une particule est proportionnelle à est le trajet que la particule est capable d’accomplir dans l’air à la pression atmosphérique. M. Bragg a trouvé, d’autre part, que l’ionisation par unité de longueur augmente le long du parcours, et que l’on peut admettre qu’elle varie approximativement en raison inverse de Les nombres 1,25 et 1,33 n’étant pas très différents, on voit que l’ionisation par unité de longueur varie approximativement en raison inverse de la vitesse.

M. Bragg a indiqué pour la loi de variation de l’ionisation avec le chemin parcouru la formule suivante


est le parcours, et un coefficient constant.

On obtient une formule un peu différente en admettant avec M. Geiger que le nombre d’ions produits sur un certain trajet est proportionnel à la perte d’énergie sur le même trajet. En utilisant la relation entre et établie par le même auteur, on trouve dans