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riences de M, Geiger[1] qu’on peut observer des particules de vitesse beaucoup plus faible que celle qui a été indiquée. Le dispositif expérimental était analogue en principe à celui qui a été utilisé par M. Rutherford, mais la plaque photographique était remplacée par un écran au sulfure de zinc sur lequel le faisceau plan et étroit de rayons issu d’une source linéaire (radium C) et limité par une fente placée au-dessus de la source, produisait une bande de scintillations étroite dont la position était repérée au moyen d’un microscope. L’expérience était faite dans le vide, et la réduction de vitesse était obtenue au moyen d’écrans en mica d’épaisseur variable, pour lesquels on avait déterminé l’épaisseur d’air équivalente, et qui étaient posés sur la source. On mesurait le déplacement de la ligne des scintillations dans un champ magnétique uniforme de direction parallèle à la source. On pouvait en déduire la loi de variation de la vitesse en fonction de l’épaisseur de mica traversée, et, connaissant l’épaisseur d’air équivalente, on pouvait obtenir la relation entre la vitesse et le trajet accompli dans l’air. La vitesse minimum observée était pour . Pour cette vitesse les rayons ne produisent plus que des scintillations très faibles, le nombre des scintillations est diminué, et la bande qu’elles occupent est élargie par suite d’une diffusion appréciable des rayons. La courbe expérimentale, obtenue en portant en abscisses et en ordonnées, est bien représentée par l’équation


de sorte que la vitesse peut devenir relativement faible pour c’est-à-dire pour une valeur de très voisine du parcours des rayons du radium C. Il est probable, d’après cela, que la vitesse critique n’a pas de valeur particulièrement élevée ; cependant elle doit être notablement supérieure à la vitesse d’agitation thermique ; la particule étant constituée par un atome d’hélium chargé en mouvement (voir § 131), on peut penser que sa vitesse critique est comparable à celle que doit acquérir un ion positif produit dans le gaz hélium pour pouvoir se comporter comme

  1. Geiger, Proc. Roy. Soc., 1910.