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du nombre des particules émises par un atome d’uranium dans le même temps. Mais comme on sait actuellement que le thorium du commerce contient toujours du radiothorium en proportion qui ne correspond pas à un équilibre radioactif, ce résultat numérique n’a probablement pas de signification simple.


128. Relation entre l’absorption et la densité. — Bien que le coefficient d’absorption ne représente pour les rayons aucune notion expérimentale précise, on peut cependant constater que pour des écrans minces et pour une couche de matière épaisse le coefficient d’absorption ne varie pas très rapidement avec l’épaisseur de l’écran (voir fig. 127). On peut donc examiner, à titre d’indication pratique, si ce coefficient a une relation simple avec la densité de la matière absorbante. Voici un Tableau des valeurs de . pour des rayons de différentes espèces absorbés par des écrans en aluminium ou par l’air[1].

                    
pour Al. pour l’air.
Radioactivité induite du thorium
ou du radium 

1830

0,42

1320

1350
Thorium 
1250 0,69 1480 1550
Radium 
1600 0,90 1620 1740
Uranium 
2750 1,60 1060 1300


Si donc on compare l’aluminium et l’air, les valeurs de ne sont pas très différentes ; toutefois les écarts deviennent importants quand on compare l’aluminium et l’étain.

L’absorption produite par un gaz est approximativement proportionnelle à sa pression, ainsi que cela a été constaté par M. Rutherford pour les rayons de l’uranium absorbés par l’air dans les limites de pression de d’atmosphère à une atmosphère, et par M. Owens[2] pour les rayons du thorium absorbés par l’air dont la pression variait entre 0,5 et 3 atmosphères.

L’air et le gaz carbonique produisent des absorptions sensiblement proportionnelles aux densités, mais l’absorption dans

  1. Rutherford, Phil. Mag., 1899.
  2. Owens, Phil. Mag., 1899.