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être construite directement. M. Bragg a constaté qu’on trouve une bonne concordance en comparant entre elles les valeurs mesurées et les valeurs calculées des parcours des rayons du radium au minimum d’activité et du radium C ; il a ensuite déterminé par cette méthode le parcours des rayons de l’uranium, en opérant avec une couche d’oxyde d’uranium ; le nombre trouvé est 3cm,26. Le parcours de ces rayons n’a encore pu être déterminé avec précision par la méthode directe.

Remarquons de plus que si et sont les ionisations totales produites par des couches épaisses de deux matières radioactives simples, on a la relation

D’autre part, en désignant par et les pouvoirs d’arrêt des matières considérées, par , et leurs poids atomiques, par et leurs densités, par et les nombres de particules émises dans l’unité de temps par atome de la substance, on trouve les relations


et, par suite,


d’où

Si la substance radioactive n’est pas un élément, mais un composé, les valeurs de et de doivent être rapportées à la molécule, et le pouvoir d’arrêt de celle-ci se déduit des pouvoirs d’arrêt des atomes constituants. La formule précédente permet de prévoir le rapport entre les nombres de particules émises dans l’unité de temps par atome de la substance radioactive. Si nous admettons que l’émission de chaque particule correspond à la destruction d’un atome, on peut en tirer des conclusions sur la vitesse de désintégration relative des éléments considérés. M. Bragg a trouvé, par exemple, que le thorium privé de thorium X, d’émanation et de radioactivité induite émet par atome 20 pour 100