Page:Curie - Traité de radioactivité, 1910, tome 2.djvu/123

Cette page a été validée par deux contributeurs.

disparition d’un seul faisceau, et son inclinaison est caractérisée par le coefficient le segment M3M2 correspond à la disparition de deux faisceaux et à l’inclinaison etc. Des courbes qui rappellent la ligne polygonale théorique ont été obtenues par MM. Bragg et Kleemann.

Le faisceau de rayons dont le parcours est le plus grand (7cm,06) est dû au dépôt actif du radium, car il persiste après une chauffe très forte mais d’assez courte durée, qui a pour effet de chasser l’émanation sans que la destruction du dépôt actif ait été achevée ; ce faisceau disparaît en ce cas rapidement pendant la première demi-heure qui suit la chauffe ; il est dû au composant radium C du dépôt actif, composant susceptible d’être isolé.

Les deux autres groupes de rayons peuvent être attribués à l’émanation du radium et au premier composant du dépôt actif, le radium A ; le radium A est la matière radioactive à laquelle est attribuée la décroissance initiale très rapide du rayonnement total obtenu par la radioactivité induite, tandis que le radium C est la matière dont le rayonnement peut être observé pour des temps supérieurs à une demi-heure à partir du début de la désactivation.

La méthode employée par MM. Bragg et Kleemann pour l’analyse du rayonnement du radium a été appliquée ensuite par de nombreux observateurs à l’étude des rayons émis par les autres corps radioactifs. On a obtenu ainsi les résultats suivants :

Le polonium émet un seul groupe de rayons dont le parcours dans l’air est égala 3cm,86[1].

L’actinium émet quatre (ou cinq) groupes de rayons qui peuvent être attribués aux différents produits de sa désintégration (voir Chap. XV).

Le thorium émet cinq ou six groupes de rayons dont un lui appartient vraisemblablement, les cinq autres appartenant aux produits de sa désintégration (voir Chap. XIV).

L’expérience est favorable à la manière de voir d’après laquelle l’émission d’un seul groupe de rayons caractérise une substance radioactive simple, l’émission de plus d’un groupe étant l’indice d’une composition complexe de la substance active. Cette opinion

  1. Levin, Phys. Zeit., 1906.