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en ce cas du sens du champ. Cette expérience a permis d’établir que la déviation se fait dans le sens opposé à celui qu’on obtient avec les rayons cathodiques, et que, par suite, il y a lieu d’admettre que les rayons sont chargés positivement.

La déviation des rayons dans un champ magnétique est faible. Des expériences ultérieures ont montré que le rayon de courbure de la trajectoire est égal à environ 40cm dans un champ pour lequel on aurait obtenu un rayon de courbure de 0cm,01 avec les rayons cathodiques.

Les résultats de M. Rutherford ont été confirmés par H. Becquerel  [1] qui obtint la déviation des rayons du radium et du polonium par la méthode radiographique. Cette méthode se prête très bien à cet usage et a rendu dans la suite de grands services dans l’étude des rayons La substance radiante était placée dans une cuve linéaire (fig. 117) ; au-dessus de la source, à une distance de 1cm environ, se trouvait un écran métallique D. percé d’une fente parallèle à la cuve et placé au-dessus de celle-ci. Une plaque photographique P normale à la

Fig. 117.


direction primitive du faisceau recevait l’impression. Le champ magnétique était normal au plan du tableau. Par renversement du champ on obtenait deux impressions linéaires d’une grande netteté, correspondant aux rayons seuls, les rayons étant complètement rejetés de côté pour un champ aussi intense que celui qu’il fallait employer. Si la plaque photographique, au lieu d’être normale au faisceau, était presque parallèle à sa direction, la trajectoire

  1. Becquerel, Comptes rendus, 1903.