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lequel décroît beaucoup plus rapidement en fonction de la distance. L’énergie contenue dans la pellicule est alors due uniquement à l’onde d’accélération, et l’on peut d’ailleurs montrer que, par unité de temps, la valeur de cette énergie est finie et proportionnelle au carré de l’accélération . C’est cette énergie qui représente l’énergie rayonnée ; elle est donnée par la formule

.

On peut montrer de plus qu’en un point de l’onde, le champ électrique et le champ magnétique qui correspondent à ce rayonnement sont chacun proportionnels à la composante de l’accélération perpendiculaire au rayon , de sorte que ces champs s’annulent dans la direction de l’accélération et prennent leur valeur maximum dans les directions perpendiculaires.

Une perturbation de courte durée qui se propage ainsi sous la forme d’une pellicule a reçu le nom d’une pulsation.

Si l’accélération dure un temps fini, il y a émission continue d’un rayonnement représenté par la juxtaposition des pellicules émises aux instants successifs.

Quand une particule électrisée animée d’un mouvement rapide subit un arrêt brusque, il en résulte une pulsation dont l’énergie représente une partie de l’énergie primitive de la particule. De même la projection ou mise en mouvement brusque d’une particule chargée, produit une pulsation dont l’énergie est empruntée aux forces extérieures qui déterminent la projection.

On prévoit ainsi que l’arrêt brusque des rayons cathodiques sur un obstacle doit être une cause de pulsations se propageant dans tous les sens, et il paraît très probable que ces pulsations constituent les rayons Röntgen. Nous avons vu que ces rayons n’éprouvent ni réflexion, ni réfraction, ni diffraction ; ces propriétés peuvent s’expliquer, d’après Stokes, pour des pulsations dont l’épaisseur est petite par rapport à la longueur d’onde de la lumière, et il suffit pour cela que l’arrêt d’une particule cathodique ait lieu en un temps court par rapport aux périodes lumineuses.

Quand une pulsation qui se propage vient rencontrer un obstacle matériel, la matière se trouve soumise au champ électromagnétique de la pulsation. Si la matière contient des électrons, ceux-ci