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analogues en principe à celles qui ont été utilisées pour les rayons cathodiques, ont permis de mesurer le rapport et la vitesse pour les rayons positifs. On trouve que le rapport a une grandeur de même ordre que celle que l’on observe pour les atomes dans l’électrolyse. Le maximum de ce rapport est de unités E. M. comme pour l’hydrogène dans l’électrolyse, mais des valeurs très inférieures ont également été observées. La vitesse des rayons est de l’ordre de cm  sec ; elle est donc très inférieure à celle des rayons cathodiques.

Les rayons positifs provoquent la fluorescence du gaz qu’ils traversent et du verre qu’ils viennent frapper ; ils produisent dans les gaz une forte ionisation. Leur nature corpusculaire est confirmée par l’observation de la lumière qui émane de leur faisceau. Dans le spectre de cette lumière observée soit normalement à la direction du faisceau, soit dans la direction même du faisceau, certaines raies n’occupent pas exactement la même position dans les deux cas, mais présentent un déplacement relatif analogue à celui que l’on observerait en comparant le spectre d’une source lumineuse en mouvement rapide vers l’observateur au spectre de la même source lumineuse en repos. L’étude de cet effet, dit effet Doppler, permet d’établir que les rayons positifs peuvent être constitués par des atomes de nature différente, pouvant provenir soit du gaz traversé par la décharge, soit du métal employé pour les électrodes.

Les rayons positifs produits par la décharge disruptive dans les gaz raréfiés sont très peu pénétrants, et il n’est pas possible de les faire sortir du tube à décharge par une fenêtre, si mince qu’elle soit.

Quand les corps incandescents émettent de l’électricité positive, les particules qui la transportent sont analogues comme dimensions aux rayons positifs qui accompagnent la décharge disruptive, ainsi que cela résulte de la mesure du rapport effectuée par M. J.-J. Thomson.

Des particules chargées positivement et animées d’une grande vitesse sont aussi émises par les corps radioactifs. Elles constituent la partie du rayonnement de ces corps nommée rayons ,