Les ions mis en mouvement par l’action du champ électrique éprouvent des chocs contre les molécules. La vitesse, et par suite l’énergie cinétique d’un ion au moment du choc, est d’autant plus grande que le travail effectué par le champ électrique lors du
déplacement d’un ion sur son libre parcours entre deux chocs
successifs est plus grand. Ce travail est d’ailleurs en moyenne
égal à , si est la charge d’un ion et la chute de potentiel le long d’un libre parcours moyen d’un ion. Quand la valeur de est suffisamment grande, l’énergie cinétique de l’ion au moment
du choc peut devenir telle que l’ion se comporte comme un véritable
projectile qui, en rencontrant une molécule, peut déterminer
la formation de deux ions nouveaux. On dira alors qu’il y a ionisation par choc des ions. On conçoit que si un ion donne ainsi lieu
à la production d’ions nouveaux, et cela en quantité d’autant plus
grande que le champ est plus intense, le courant puisse augmenter
rapidement avec la différence de potentiel. Le phénomène
d’ionisation par choc est favorisé sous pression réduite, par
suite de l’allongement du libre parcours ; il est alors plus facile
d’atteindre sur la longueur de celui-ci la chute de potentiel suffisante
pour la production du phénomène. L’équation qui relie
l’énergie cinétique d’un ion au travail électrique équivalent est
on doit toutefois remarquer que cette équation n’est applicable
qu’au cas où la vitesse n’est pas très grande. On verra, en effet,