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produit la détente, on observe la chute du brouillard et l’on en déduit le rayon d’une goutte. En faisant certaines hypothèses sur les conditions de détente et de condensation, on peut calculer quelle est la quantité d’eau qui doit se condenser lors de la détente ; on peut, par conséquent, connaître le nombre des gouttes formées. D’autre part, il est possible de mesurer la charge totale portée par les ions. Pour cela, faisant agir les rayons, on établit un champ faible entre les plateaux du condensateur, et l’on mesure le courant obtenu. La densité de ce courant est donnée par la formule

,


est la concentration en ions d’une espèce, la charge d’un ion, la différence de potentiel entre les plateaux, la distance des plateaux, la somme des mobilités des ions.

Si la différence de potentiel est faible, on peut admettre que la concentration n des ions positifs ou négatifs n’a pas été sensiblement modifiée par le passage du courant. La formule précédente permet alors de calculer le produit , tandis que l’on connaît d’autre part le nombre des gouttes formées. On pourra par suite calculer la valeur de .

La dernière et la meilleure valeur obtenue dans ces expériences difficiles est

unité E. S.

D’après les expériences de M. J.-J. Thomson[1], la charge d’un ion serait la même quand il est produit par les rayons Röntgen, soit dans l’air, soit dans l’hydrogène.

La connaissance de la charge peut aussi être déduite de l’observation de la chute du brouillard, formé sur les ions négatifs seuls, entre les deux plateaux parallèles et horizontaux d’un condensateur, soit en l’absence d’un champ électrique, soit en présence d’un champ électrique[2]. Le rapport des vitesses de chute et dans les deux cas est donné par la relation

,
  1. J.-J. Thomson, Conduction of electricity through gases.
  2. H.-A. Wilson, Phil. Mag., 1903.