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que les ions positifs. C’est ainsi que la détente nécessaire pour obtenir la condensation sur les ions négatifs correspond à , tandis que les ions positifs ne commencent à provoquer la condensation qu’à partir de la détente qui correspond à .

La formation de gouttes peu nombreuses dans l’air privé de poussières et soumis, en l’absence de toute cause ionisante, à une détente pour laquelle le rapport est compris entre 1,25 et 1,38, est attribuable à une faible ionisation spontanée de l’air atmosphérique, ionisation dont la réalité a été mise hors de doute par de nombreuses recherches relatives à ce sujet et dont il sera question plus loin.

L’expérience suivante, due à M. Wilson, montre la différence qui existe entre l’effet des ions positifs et celui des ions négatifs.

Le vase dans lequel on observe la condensation a la forme représentée dans la figure 12. Ce vase est divisé en deux parties

Fig. 12
Traité de radioactivité, 1910, tome 1, Figure 12
Traité de radioactivité, 1910, tome 1, Figure 12

symétriques par une cloison centrale servant d’électrode. Une nappe étroite de rayons Röntgen ionise le gaz dans la région comprise entre deux plans parallèles à l’électrode centrale et situés de part et d’autre de celle-ci à des distances égales. Deux électrodes semblables et parallèles à l’électrode centrale sont placées symétriquement de part et d’autre de celle-ci ; elles sont portées respectivement à des potentiels et , tandis que l’électrode centrale est reliée au sol. Par suite de cette disposition, le gaz situé à droite de l’électrode centrale ne contient que des ions positifs, sauf au voisinage immédiat de cette électrode ; de même le gaz situé à sa gauche ne contient que des ions négatifs.