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On a donc

,


est la distance de deux électrodes successives et la section du tube.

Si donc on a mesuré le débit et l’intensité des courants et en valeur absolue, on pourra en déduire la valeur du rapport . On peut aussi, sans faire de mesures absolues, vérifier la loi de recombinaison en constatant que les courants de saturation, qui sont obtenus au moyen des électrodes et qui sont proportionnels aux valeurs de au voisinage de ces mêmes électrodes, se montrent conformes à la relation[1]. La valeur du rapport a été mesurée par la méthode indiquée, et aussi par une méthode absolument différente[1]. D’après ces déterminations concordantes, les valeurs du rapport pour l’air et pour le gaz carbonique sont sensiblement égales entre elles et égales en unités électrostatiques à 3400. D’après les déterminations récentes, la valeur de est environ unité E. S., d’où l’on déduit pour une valeur voisine de unité E. S.

Quand le gaz ionisé n’est pas exempt de poussières, la recombinaison se trouve accélérée. Cet effet résulte de la diffusion des ions vers les particules de poussière en suspension dans le gaz. La différence de potentiel nécessaire pour obtenir le courant de saturation se trouve alors augmentée.

Le temps nécessaire pour que la moitié des ions présents dans le gaz subisse la recombinaison est  ; ce temps varie en raison inverse de la concentration des ions. Il en est de même du temps nécessaire pour que, par suite de la recombinaison, l’ionisation se trouve réduite à une fraction donnée de sa valeur primitive. La recombinaison est donc relativement très rapide pour les ionisations intenses, et c’est pour cela que le courant de saturation est alors difficile à obtenir.

  1. a et b Rutherford, Phil. Mag., 1897 et 1899. — Townsend, Phil. Trans., 1899. — Langevin, Thèse de doctorat, Paris, 1902.