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actives se sont montrées insensibles à toute intervention étrangère. Il est remarquable, en particulier, que ces constantes ne semblent pas susceptibles d’être influencées par la température qui est un facteur si important dans les réactions chimiques. Ce fait est bien en accord avec l’hypothèse que la transformation des corps radioactifs ne saurait être de nature moléculaire, mais pourrait être une transformation atomique, les propriétés de l’atome n’étant pas fonction de la température. L’indépendance du rayonnement de la température a été vérifiée par H. Becquerel pour l’uranium et par P. Curie pour le radium (voir § 147).

Des expériences directes faites par P. Curie sur la loi de décroissance de l’émanation du radium ont montré que celle-ci est indépendante de la température entre - 180° et 450° (voir § 59). M. Rutherford a observé que la loi de destruction de l’émanation du thorium n’est pas altérée à la température de l’air liquide.

L’effet de la température sur la radioactivité induite du radium a été l’objet de nombreux travaux (voir § 176, 182). Le dépôt actif du radium est complexe, et les expériences n’ont pas toujours une interprétation simple. Toutefois il n’y a pas jusqu’à présent de raisons suffisantes pour penser que les constantes radioactives des matières qui constituent ce dépôt puissent être altérées par l’action de la température.

Les essais qui ont été faits pour examiner l’influence de très fortes pressions sur les transformations radioactives n’ont pas donné de résultat positif.

Diverses expériences, relatives au traitement chimique des substances radioactives ou des dépôts de radioactivité induite, sont en faveur de l’hypothèse que l’état de combinaison chimique et l’influence d’agents chimiques ne sont pas susceptibles de modifier les constantes radioactives. C’est ainsi que le dépôt radioactif du thorium décroît en solution suivant la même loi que s’il n’avait pas été dissous ; l’émanation du radium conserve sa loi de décroissance ordinaire quand elle est soumise à l’action d’agents chimiques très énergiques. On peut citer bien des exemples de cette nature ; cependant les expériences ne sont pas, en général, d’une très grande précision, et des effets peu importants auraient pu passer inaperçus.

Enfin on peut dire que les constantes radioactives semblent