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ces agglomérations pourraient se former dépendrait de la concentration initiale en atomes de radium A, et celle-ci est proportionnelle à la concentration de l’émanation. Pour obtenir avec cette hypothèse une distance limite du même ordre que celle qui a été observée, il faut attribuer aux particules supposées toutes de même grosseur un coefficient de diffusion 140 fois plus petit que celui de l’émanation, et par conséquent une masse considérablement plus grande que celle d’une molécule d’émanation. La formation de particules semblables à partir d’atomes présents dans le gaz à l’état de très grande dilution paraît peu vraisemblable. Les expériences faites avec des temps d’activation variant depuis 1 minute à 24 heures et avec une forte concentration de l’émanation, la même dans tous les cas, ont d’ailleurs donné des résultats très analogues en ce qui concerne la forme des courbes obtenues et la valeur de la distance limite. Un temps d’une minute est donc suffisant pour que puisse s’affirmer l’influence de la concentration sur la nature des particules.

On peut supposer, d’autre part, que certaines particules se modifient en ce sens qu’elles cessent d’être absorbables par la paroi. Tel est, par exemple, le cas de particules chargées qui, par un phénomène de recombinaison, se trouvent ramenées à l’état neutre. La recombinaison des atomes de radium A, émis d’abord avec une charge positive, peut avoir lieu avec les ions négatifs contenus dans le gaz. Pour tenir compte de cette recombinaison, on doit admettre que le nombre des particules qui deviennent neutres par unité de volume et de temps est égal à en désignant par la concentration en ions négatifs au point considéré et par le coefficient caractéristique de la vitesse de recombinaison. L’équation dont dépend la concentration de régime des particules du dépôt actif devient alors

Il serait très facile de traiter le problème ainsi complété, si la quantité était constante. On voit que tout se passerait en ce cas comme si la vitesse de destruction spontanée du dépôt actif était accrue, la constante se trouvant augmentée d’une quantité constante, proportionnelle à la concentration des ions négatifs ;