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Le gaz ne semble pas contenir en proportion notable des véhicules de dépôt actif chargés négativement. Un fil porté à un potentiel de + 440 volts ne prend que 2 pour 100 de l’activité qu’il aurait acquise s’il avait été porté au potentiel de - 440 volts.

La relation entre l’activité induite du radium, déposée dans un champ électrique fort, et la pression du gaz a été étudiée par M. Russ[1]. Ce travail a montré que l’activité de l’anode varie peu avec la pression du gaz ; elle décroît un peu quand celle-ci augmente. L’activité de la cathode croît avec la pression, d’abord rapidement pour les pressions comprises entre 0mm,01 et 1mm de mercure, puis plus lentement ; une valeur limite est atteinte pour une pression de 5cm de mercure environ. Jusqu’aux plus faibles pressions utilisées la cathode se montre plus active que l’anode, mais le rapport des activités qui est égal à 2 pour de mercure, devient égal à 20 pour de mercure et croît encore pour des pressions plus élevées.

Quand on opère dans l’hydrogène, les activités de l’anode et la cathode restent égales entre elles et constantes pour des pressions comprises entre 0mm,1 et 1mm de mercure.

Des expériences analogues ont été faites pour les dépôts actifs du thorium et de l’actinium. L’activation était obtenue dans un vase cylindrique couché horizontalement ; la matière active était placée dans une cavité ménagée au milieu de la paroi. Deux électrodes isolées pénétraient dans les deux extrémités du cylindre ; elles étaient reliées aux deux pôles d’une batterie dont le milieu était relié au vase. Quand on opérait avec le thorium, la cathode était 200 fois plus active que l’anode pour pour de mercure, la cathode était 25 fois plus active que l’anode dont l’activité n’avait pas varié sensiblement.

Avec le dépôt actif de l’actinium le rapport des activités de la cathode passait de 2 à 22 quand la pression passait d’une atmosphère à 2mm de mercure, l’activité de l’anode restant d’ailleurs sensiblement invariable. Ce résultat anormal a occasionné une recherche plus approfondie qui a prouvé que le rapport des activités des électrodes dans le cas de l’actinium dépend essentiellement de la distance à la substance active ; ce rapport qui est, par-

  1. Russ, Phil. Mag., 1908.