Page:Curie - Traité de radioactivité, 1910, tome 1.djvu/388

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pour un champ d’un et dans les conditions ordinaires de température et de pression. Cette mobilité est voisine de celle que possèdent les ions positifs créés dans l’air par les rayons Röntgen.

Les expériences faites avec le dépôt actif du radium étaient moins satisfaisantes, par suite de l’activation de l’électrode positive. Cependant la mobilité des véhicules semblait être sensiblement la même avec les dépôts actifs du radium et du thorium.

Dans des expériences faites sur le dépôt actif du thorium, M. Henning a trouvé que la relation entre la proportion d’activité induite déposée sur la cathode et la différence de potentiel appliquée pendant l’activation, pouvait être représentée par une courbe très analogue à celle qui représente la loi de variation du courant dans un gaz ionisé avec la différence de potentiel qui produit ce courant[1].

M. Schmidt a fait des expériences analogues sur le dépôt actif du radium[2]. Des électrodes semblables entre elles étaient successivement activées dans un même condensateur contenant toujours la même quantité d’émanation ; le temps d’exposition était toujours égal à 5 minutes ; la différence de potentiel entre l’électrode et l’armature extérieure variait de 0 volt à 440 volts, l’électrode étant employée comme cathode. Après la fin de l’exposition, on retirait l’électrode et l’on mesurait son activité dans un appareil de mesures convenable ; la mesure était faite 25 minutes après la fin de l’exposition, parce que le courant restait alors relativement stationnaire pendant un temps suffisant pour les mesures. Les valeurs obtenues n’étaient pas extrêmement constantes ; cependant on a pu construire la courbe et constater que sa forme diffère très peu de la courbe qui donne en fonction du voltage l’intensité du courant dans un gaz ionisé.

Ces résultats rendent probable que les véhicules du dépôt actif chargés positivement ont une mobilité voisine de celle des ions positifs, et que, de plus, ils peuvent, comme ces derniers, subir la recombinaison, de sorte qu’une particule ne reste chargée positivement que pendant un temps court.

  1. Henning, Ann. d. Phys., 1902.
  2. H.-W. Schmidt, Phys. Zeit., 1908.