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pour calculer le volume de l’émanation saturée de 1g de radium. Pour cela le rayonnement pénétrant de la bulle gazeuse était comparé à celui émis par une ampoule contenant une quantité bien connue de chlorure de radium parfaitement pur. Le volume était bien proportionnel à l’activité pour des bulles préparées avec des temps d’accumulation de l’émanation variant de trois jours à un mois. Les nombres obtenus dans quatre expériences étaient 0mm3,60, 0mm3,52, 0mm3,61, 0mm3,59. La moyenne 0mm3,58 est en bon accord avec le nombre indiqué par M. Rutherford.

Le spectre de l’émanation ne présentait pas de différence avec celui obtenu par MM. Rutherford et Royds. La loi de décroissance de l’émanation pure sous pression atmosphérique a été étudiée pour toutes les bulles, et l’on n’a pas constaté de différence avec la loi observée pour l’émanation diluée[1]. Donc, même à cette forte concentration, la loi de destruction n’est pas altérée (fig. 48, XI).

Les résultats obtenus par M. Rutherford et par M. Debierne au moyen de dispositifs différents sont en très bon accord. Ces résultats ont été confirmés ensuite par MM. Ramsay et Gray[2] qui utilisant 0g,2 de radium ont obtenu pour le volume de l’émanation saturée de 1g de radium la valeur 0mm3,60, moyenne de trois expériences concordantes. Le dispositif expérimental était le même que celui utilisé antérieurement par M. Ramsay, mais certains perfectionnements y étaient apportés pour éviter le contact de l’émanation avec la graisse des robinets. De plus on tenait compte de l’émanation qui est entraînée avec l’hydrogène pendant qu’on fait le vide sur l’émanation condensée ; la proportion de l’émanation entraînée était évaluée par son rayonnement pénétrant. On faisait aussi une correction relative aux gaz non condensables (hydrogène et hélium) qui n’avaient pas été totalement éliminés, cette correction étant déduite de l’observation de la pression pour différents volumes quand l’émanation est partiellement liquéfiée. Enfin le volume mesuré était

  1. Cependant l’émanation non condensée et mélangée à l’hélium en faible quantité semblait décroître un peu plus lentement (diminution de moitié en 4,1 jours environ). Une observation analogue a été faite par M. Rutherford.
  2. Chem. Soc., 1909.