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volume dans certaines expériences restait constant, dans d’autres il variait sans qu’une loi de variation commune à toutes les expériences puisse être établie. Dans certaines expériences le volume diminuait suivant la loi même de destruction de l’émanation. Le volume initial observé variait entre 0mm³,182 et 0mm³,337 pour l’émanation produite en quatre jours environ. MM. Ramsay et Cameron considéraient le nombre le plus fort comme le plus exact et adoptaient pour le volume de l’émanation qui se trouve en équilibre avec 1g de radium la valeur de 7mm³ sous la pression normale. Ce nombre était bien plus élevé que celui obtenu précédemment.

Le volume occupé par l’émanation qui est en équilibre radioactif avec 1g de radium est une constante importante. De plus la valeur de cette constante est en relation directe avec la vitesse de destruction du radium. Si, en effet, l’émanation est produite aux dépens du radium, celui-ci disparaît d’autant plus vite que la formation de l’émanation est plus rapide, et d’autre part la quantité d’émanation qui correspond à l’équilibre est proportionnelle à la vitesse de formation. Il est même possible, moyennant certaines hypothèses, d’évaluer numériquement la vie moyenne du radium d’après la vitesse de production de l’émanation. La connaissance de celle-ci présente donc un intérêt considérable. Des recherches concernant la mesure aussi exacte que possible du volume de l’émanation ont été reprises par M. Rutherford, M. Debierne et MM. Ramsay et Gray.

M. Rutherford utilisait 0g,25 de radium[1]. Les gaz dégagés étaient soumis à l’explosion dans le réservoir C (fig. 72) ; le vide étant fait dans la partie supérieure de l’appareil, le gaz restant était refoulé dans le réservoir D où il séjournait au contact de potasse qui absorbe l’eau et le gaz carbonique ; le tube en U était alors plongé dans un bain réfrigérant pour que l’émanation se condense, et l’on faisait le vide sur l’émanation condensée par le robinet B. Ensuite l’émanation était admise au moyen du robinet A dans le vase E, dans lequel un très bon vide avait été fait préalablement ; ce robinet étant fermé, on refoulait l’émanation dans le tube capillaire et l’on mesurait son volume. La pureté de l’émanation

  1. Rutherford, Phil. Mag., 1908.