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mulée avec d’autres gaz en présence d’une solution de 60mg de bromure de radium était transportée avec ces gaz dans un eudiomètre F, dans lequel on produisait une explosion (fig. 71). L’excès d’hydrogène contenant l’émanation était laissé en contact avec de la soude qui absorbait les traces d’acide carbonique. On faisait alors un vide très complet dans la partie restante de l’appareil, puis on y laissait pénétrer l’hydrogène et l’émanation au travers d’un tube D rempli d’anhydride phosphorique. On entourait ensuite le tube capillaire A d’air liquide pour y condenser l’émanation ; pour suivre les progrès de la condensation, on observait la luminosité du verre au contact de l’émanation. On laissait ensuite monter le mercure au niveau G, et l’on faisait un très bon vide au travers du robinet C ; puis, ayant fermé celui-ci, on enlevait l’air liquide, et on laissait monter le mercure de manière à refouler l’émanation dans la partie capillaire du tube A ; on mesurait alors son volume en fonction du temps, et l’on cherchait à produire son spectre en faisant passer la décharge dans le tube au moyen d’électrodes qui y étaient contenues.

Le volume obtenu ainsi dans une expérience a été 0mm³,124 sous pression atmosphérique ; le volume de la bulle lumineuse allait en diminuant et disparut presque complètement en un mois. Dans une autre expérience le volume obtenu était 0mm³,025 sous pression atmosphérique, mais cette fois-ci le volume augmenta, et après 23 jours il était devenu dix fois plus grand. On constatait alors dans le tube la présence de gaz hélium dont le spectre très brillant pouvait être observé.

MM. Ramsay et Soddy ont conclu de leurs expériences que l’émanation est un gaz qui obéit à la loi de Boyle-Mariotte, et que le volume de l’émanation en équilibre avec 1g de radium est environ 1mm³ sous la pression normale et à la température ordinaire.

La détermination du volume de l’émanation présente des difficultés qui proviennent d’une part de l’incertitude relative à la pureté de ce gaz, d’autre part de la variation irrégulière du volume observé. En ce qui concerne ce dernier point, on sait actuellement qu’il y a production d’hélium en présence de l’émanation ; par suite de cette production, le volume gazeux devrait aller en augmentant, tandis que la destruction de l’émanation