Page:Curie - Traité de radioactivité, 1910, tome 1.djvu/332

Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’émanation n’est légitime avec l’emploi de la méthode de chauffe que si la fusion du produit radifère a été obtenue. Cette condition n’a pas, en général, été réalisée pour les minéraux étudiés par ce procédé.

Les expériences précédentes montrent aussi qu’à la même température le chlorure non fondu dégage l’émanation bien plus facilement que le sulfate.

On pourrait penser que l’émanation se dégage du sel solide par suite d’un phénomène de diffusion, de telle manière que la perte à l’extérieur est à chaque instant proportionnelle à la quantité d’émanation accumulée dans le sel. On pourrait désigner par la vitesse de perte, étant un coefficient qui croîtrait avec la température. Si aucun autre phénomène n’intervenait, on aurait pour la vitesse d’accumulation de l’émanation, à une température déterminée,


étant le poids du radium contenu dans la matière, la quantité d’émanation produite dans l’unité de temps par un gramme de radium et le coefficient qui caractérise la destruction spontanée de l’émanation. On voit qu’avec cette hypothèse l’on aurait


en désignant par la vitesse d’accumulation pour c’est-à-dire pour des temps d’accumulation très courts à partir de l’instant où le sel a été privé de toute émanation.

Une étude complète a été faite à ce sujet par M. Kolowrat[1] qui a mesuré pour différentes températures la valeur de Pour cela on chassait l’émanation du sel pendant que celui-ci était fondu ; on établissait ensuite une température déterminée qui était maintenue pendant 3,75 heures ; après ce temps l’émanation mise en liberté était enlevée par aspiration et mesurée. Le sel étant ensuite fondu à nouveau, on pouvait en extraire l’émanation qui y était restée occluse et la mesurer. On connaissait donc pour le sel considéré :

1o La quantité d’émanation produite au total par heure et ne

  1. Kolowrat, Le Radium 1907 et 1909.