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alors après chaque opération dans un état parfaitement défini et ne garde qu’une quantité d’émanation négligeable par rapport à celle qui se forme en quelques heures. Les quantités d’émanation extraites à des intervalles de temps égaux sont très exactement égales pour des temps d’accumulation supérieurs à 4 heures.

Quand on emploie un barboteur de la forme b, l’ouverture des tubulures se fait en cassant leurs pointes dans les tubes de caoutchouc qui les relient au condensateur et au flacon laveur ; les robinets qui servent pour la manœuvre sont alors celui du condensateur et celui du flacon laveur. Après l’opération on ferme à nouveau les pointes des tubulures à la lampe.

Quand l’opération est finie, la pression atmosphérique n’est pas encore rétablie dans le condensateur. On laisse celui-ci sous pression réduite et l’on attend que, par suite du développement de la radioactivité induite, le courant ait atteint la valeur maximum, qui peut être facilement mesurée avec une grande exactitude. Il y a avantage à rétablir la pression atmosphérique dans le condensateur seulement quelques minutes avant la mesure, parce que, si l’appareil n’était pas parfaitement étanche, la petite perte d’émanation qui pourrait en résulter se trouverait diminuée. On peut faire une mesure du courant de saturation entre 3 heures 30 minutes et 4 heures, à partir de l’aspiration de l’émanation. Il est bon de faire deux séries de mesures à une demi-heure d’intervalle.

La valeur du courant de saturation pour une même quantité d’émanation dépend des dimensions du condensateur et de la densité du gaz qui y est contenu ; ces conditions influent en effet sur la manière dont se trouvent utilisés les rayons émis par l’émanation et la radioactivité induite. Plus les dimensions du condensateur sont grandes et plus la densité du gaz est élevée, plus le courant est intense. Si les dimensions des condensateurs employés restent toujours les mêmes, il suffit de préciser l’influence de la densité du gaz et de ramener toutes les mesures à une densité considérée comme normale. La correction à appliquer, à cet effet, a été déterminée par l’expérience. Une certaine quantité d’émanation se trouvant dans un condensateur relié à un manomètre, et le courant ayant atteint sa valeur maximum, on