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par l’hydrogène dans l’enceinte activante. Par suite, la valeur limite de la radioactivité induite et la vitesse de son évolution ne dépendent pas de la nature et de la pression du gaz contenu dans l’enceinte, mais seulement de la quantité de radium qui s’y trouve, l’activation étant d’ailleurs beaucoup plus grande avec un sel dissous qu’avec le même sel solide. L’intensité de l’activation peut servir à mesurer la quantité d’émanation présente dans l’enceinte activante. Les expériences qui viennent d’être décrites prouvent donc que le régime suivant lequel cette quantité d’émanation se développe est indépendant de la nature et de la pression du gaz.

Ni la production ni la destruction de l’émanation ne peuvent donc être influencées. D’autre part le régime s’établit si lentement que le retard apporté par la diffusion de l’émanation dans un vase large est négligeable ; c’est pourquoi les conditions telles que la nature et la pression du gaz, qui modifient la vitesse de diffusion, restent sans effet ; ces mêmes conditions interviendraient dans des expériences faites avec les émanations du thorium ou de l’actinium.


La théorie la plus simple consiste à supposer que la production de l’émanation par le radium est continue et constante, et que l’état de régime qui s’établit dans un vase clos résulte d’une compensation entre la quantité d’émanation produite pendant un certain temps, et celle qui disparaît pendant le même temps en vertu de la destruction spontanée.

Nous avons vu que, si l’on désigne par la quantité d’émanation présente au temps dans un vase qui ne contient pas de radium et par celle présente au temps dans le même vase, on peut écrire


étant la constante qui caractérise la destruction spontanée de l’émanation.

On a, par suite,


ou


la quantité d’émanation qui disparaît par unité de temps en vertu