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chapitre I.


teaux et ne les touchant pas. Si l’étendue du condensateur n’est pas très grande, l’effet des rayons restera sensiblement constant le long de leur parcours entre les plateaux, et l’on aura alors dans le volume gazeux utilisé une ionisation uniforme, c’est-à-dire telle qu’à chaque instant le nombre d’ions produits par unité de volume soit constant dans tout le volume. Si, de plus, l’action des rayons se maintient constante pendant quelque temps, on aura pendant cet intervalle de temps une ionisation constante et uniforme dans le volume considéré.

Quand les rayons proviennent d’une substance radioactive, l’ionisation n’est pas, en général, uniforme dans le gaz qui entoure cette substance ; on constate qu’elle est plus énergique au voisinage immédiat de la substance et qu’elle va en diminuant à mesure qu’on s’en éloigne.

C’est ainsi, qu’un plateau recouvert d’une couche d’oxyde d’urane produit une densité d’ionisation qui décroît rapidement quand on s’éloigne du plateau. On dit alors que les rayons émis par la substance sont peu pénétrants et peuvent être facilement absorbés par le gaz. Le même résultat est obtenu quand les rayons Röntgen, au lieu de passer entre les plateaux métalliques d’un condensateur, agissent sur le gaz après avoir traversé les plateaux. Le métal joue alors le rôle d’un plateau radioactif ; il donne lieu à une émission de rayons bien moins pénétrants que les rayons Röntgen et nommés rayons secondaires de ces derniers.

Dans certains cas il est possible d’obtenir, par l’action d’une substance radioactive, une ionisation sensiblement uniforme dans un certain volume gazeux.

Fig. 1
Voici ce que nous apprend l’expérience sur la manière dont varie le courant dans un gaz ionisé par une radiation, quand on fait varier le champ électrique dans la région occupée par le gaz.