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pérature a été étudiée par M. Henriot[1] de la manière suivante : l’émanation dégagée par un sel d’actinium très actif se diffuse dans un bon vide au travers d’un faisceau de tubes métalliques très étroits et recourbés en U. Elle est observée à la sortie de ces tubes au moyen des scintillations qu’elle produit sur un écran au sulfure de zinc, et que l’on examine à l’aide d’un petit microscope. Le faisceau de tubes plonge dans un bain constitué par un mélange d’air liquide et d’éther de pétrole. On laisse la température monter graduellement, et l’on observe l’aspect des scintillations en ouvrant pour un instant un robinet qui établit la communication entre l’actinium et l’écran. On constate que la proportion de l’émanation non condensée augmente très rapidement vers -143°, et continue ensuite à augmenter jusque vers -100°.

Dans d’autres expériences on faisait varier la température du sel d’actinium contenu dans une petite boîte en laiton.

Fig. 61.


L’émanation qui se dégageait du sel était enlevée de temps en temps par un brusque courant d’air, entraînée dans un condensateur à gaz et mesurée par une méthode appropriée. On constate que l’arrivée d’émanation peut être observée quand la température

  1. Henriot, Le Radium, 1908.