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du poids moléculaire, conduit à assigner à l’émanation de l’actinium un poids moléculaire voisin de 70.

Cette même méthode a été utilisée pour l’étude de la diffusion de l’émanation de l’actinium dans l’air sous diverses pressions et dans les gaz autres que l’air[1]. Les dimensions de la chambre de diffusion doivent dans certains cas être modifiées. La théorie de l’expérience suppose, en effet, que la concentration de l’émanation devient sensiblement nulle à l’extrémité des lames. Quand le coefficient de diffusion augmente, l’émanation diffuse à une distance plus grande de la matière active, et l’on doit augmenter la longueur des lames.

Les valeurs du coefficient de diffusion de l’émanation dans différents gaz sont indiquées dans le Tableau suivant :

        Gaz.        D  
Air
Debierne    0,112    à 15° et à la pression normale
Bruhat 0,112 »
Russ 0,123 »
Hydrogène
Bruhat 0,412 »
Russ 0,330 »
Gaz carbonique
Bruhat 0,077 »
Russ 0,073 »
Gaz sulfureux Russ 0,062 »
Argon Russ 0,106 »

La diffusion de l’émanation dans l’argon a été étudiée dans le but de s’assurer si la loi empirique qui relie le coefficient de diffusion et la masse moléculaire s’applique aux gaz monoatomiques. La comparaison des coefficients de diffusion de l’émanation dans l’air et dans l’argon est favorable à cette loi.

Si la loi empirique s’appliquait rigoureusement, le rapport des coefficients de diffusion d’un gaz A dans deux gaz B et C serait indépendant du choix du gaz de comparaison A. Dans le Tableau suivant on a représenté pour différents gaz les rapports des coefficients de diffusion dans l’air et dans le gaz carbonique d’une part, dans l’air et l’hydrogène d’autre part.

  1. Sydney Russ, Phil. Mag., mars 1909. — Bruhat, Comptes rendus, mars 1909 ; Le Radium, 1909.