Page:Curie - Traité de radioactivité, 1910, tome 1.djvu/275

Cette page a été validée par deux contributeurs.

deux jours, le cylindre étant rempli d’air sec et conservé à une température constante. La tige est ensuite retirée, et l’activité des diverses portions de la tige est étudiée par la méthode électrique. Cette mesure peut se faire facilement, l’activité induite due à l’émanation du thorium décroissant très lentement en fonction du temps après activation longue, et surtout au début de la désactivation. On trouve que la radioactivité décroît de moitié sur une longueur de 1cm,9 environ. En admettant pour la valeur 0,013, on trouve pour la valeur 0,09 un peu supérieure à celle trouvée par le même auteur avec l’émanation du radium.

M. Makower a comparé les vitesses de diffusion des émanations du radium et du thorium au travers du même tampon poreux, et en a conclu que les deux émanations devaient avoir des poids moléculaires voisins.


La diffusion de l’émanation de l’actinium a été étudiée par M. Debierne par une méthode semblable à celle que M. Rutherford avait employée avec l’émanation du thorium[1]. Sous la forme que lui a donnée M. Debierne, l’expérience est susceptible d’une grande précision, et pour cette raison le dispositif expérimental sera décrit ici d’une manière détaillée[1].

Le composé d’actinium était placé dans une petite cuvette plate c, occupant tout le fond d’une boîte parallélépipédique (fig. 54). Dans la partie centrale de la boîte et au-dessus de l’actinium on avait disposé deux lames métalliques l1, l2, assez minces. Ces deux lames glissaient dans des rainures bien parallèles et pouvaient être retirées très rapidement. Pour rendre la température uniforme et pour éviter tout remous gazeux, ce qui est indispensable dans les expériences de cette nature, la boîte métallique était à doubles parois, et entre les deux parois étaient disposées des cloisons permettant d’établir une circulation d’eau tout autour de la boîte intérieure ; le couvercle portait également une double paroi cloisonnée, parcourue par le même courant d’eau. Les deux lames rectangulaires avaient des dimensions de 6cm sur 8cm, et étaient disposées bien parallèlement, soit à 4mm soit à 2mm l’une de l’autre.

Les lames étant placées dans l’appareil au-dessus du sel d’acti-

  1. a et b Debierne, Le Radium, 1907.