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établie. Soit le rayonnement effectivement mesuré après le temps On trouve que

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L’émanation s’est donc partagée entre les deux réservoirs proportionnellement à leurs volumes. L’expérience donne le même résultat avec divers degrés de vide.

Dans l’expérience précédemment décrite, les deux réservoirs sont à la même température. D’autres expériences ont été faites, dans lesquelles l’un des réservoirs était à la température ambiante tandis que l’autre était porté à 350°. On constate que l’émanation se partage entre les deux réservoirs dans la même proportion que le ferait la masse d’un gaz dans les mêmes conditions, c’est-à-dire conformément à la loi Boyle-Gay-Lussac. Soient le rayonnement du premier réservoir avant l’expérience, et son rayonnement après un temps t, quand le partage de l’émanation entre les deux réservoirs a été accompli, et que le nouvel équilibre a été établi. Soient et les volumes, , et les températures des deux réservoirs. On aura


λ étant le coefficient caractéristique de la destruction de l’émanation du radium.


Si les émanations se diffusent comme des gaz, on peut chercher à déterminer les coefficients de diffusion des émanations dans l’air ou dans un autre gaz. Les expériences de ce genre présentent d’autant plus d’intérêt qu’elles donnent des indications sur le poids moléculaire des émanations considérées comme gaz matériels, alors que l’on ne peut encore espérer obtenir ce poids moléculaire par la mesure des densités des émanations.

La première détermination du coefficient de diffusion de l’émanation du radium a été effectuée par M. Rutherford et Miss Brooks par la méthode de Loschmidt[1]. Voici comment était disposée l’expé-

  1. Rutherford et Miss Brooks, Chem. News, 1902.