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confirmé par des expériences faites avec de l’émanation très concentrée (quantité maximum d’émanation pouvant être fournie par 1dg de radium, et contenue dans un petit tube de volume 0mm³,1 environ). La concentration initiale en ce cas était fois plus grande que dans les expériences avec des électrodes intérieures, et cependant la loi de destruction ne paraît pas altérée. La droite XI représente une de ces expériences avec a = 0,00323. La droite XII représente les résultats d’une série de mesures obtenues dans un appareil à électrodes intérieures, avec l’émanation restante d’une expérience faite précédemment dans l’appareil à électrodes extérieures. La loi de destruction est toujours sensiblement la même ( 0,00330). À la fin de cette série l’émanation était séparée du radium depuis 3 mois.

On voit, d’après cela, que la constante de l’émanation est susceptible d’être déterminée avec une grande précision par les deux méthodes employées. Toutefois la méthode des électrodes intérieures donne pour a des valeurs plus concordantes, et en moyenne légèrement supérieures à celles fournies par l’autre méthode, (écart des moyennes inférieur à 1 pour 100). La méthode des électrodes intérieures, dans laquelle le rayonnement de l’émanation intervient directement à côté de celui de la radioactivité induite, semblerait, de ce chef, avoir un avantage sur celle des électrodes extérieures, dans laquelle le rayonnement de la radioactivité induite intervient seul ; cette dernière méthode présente en revanche plus de sécurité, parce qu’il est certain qu’aucune fuite d’émanation ne peut avoir lieu. Une théorie complète montre d’ailleurs que pour des temps supérieurs à quelques heures et inférieurs à un mois, la décroissance du rayonnement total et celle du rayonnement pénétrant doivent, toutes les deux, représenter très exactement la loi de décroissance de l’émanation.

J’ai remarqué que les résultats obtenus avec des électrodes extérieures sont très influencés par l’état d’humidité de l’air qui contient l’émanation. Si, en particulier, celui-ci est rigoureusement desséché, les résultats sont très irréguliers, à tel point que l’expérience ne peut être utilisée pour la détermination de la constante. Ce phénomène s’explique par les conditions de dépôt de la radioactivité induite dans le tube qui contient l’émanation. On verra plus loin qu’une matière active se forme dans le gaz et se dépose

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