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radium ne précipite ni par l’hydrogène sulfuré en solution acide, ni par le sulfure d’ammonium en solution alcaline étendue.

Le dépôt du métal ne peut être obtenu par électrolyse d’une solution d’azotate de radium avec électrodes de platine.

Les propriétés magnétiques du métal ne sont pas connues ; toutefois le chlorure de radium pur est paramagnétique, tandis que le chlorure de baryum est diamagnétique. Le coefficient d’aimantation spécifique (rapport du moment magnétique de l’unité de masse à l’intensité du champ) a été mesuré par MM. P. Curie et C. Chéneveau au moyen d’un appareil établi par ces deux physiciens ([1]). Ce coefficient a été mesuré par comparaison avec celui de l’eau et corrigé de l’action du magnétisme de l’air. On a trouvé ainsi pour le chlorure de radium


et pour le chlorure de baryum

.

On trouve d’ailleurs, conformément aux résultats précédents, qu’un chlorure de baryum radifère contenant environ 17 pour 100 de chlorure de radium est diamagnétique et possède un coefficient spécifique

. ([2]).

On peut constater que, d’après ses propriétés chimiques et d’après l’apparence de son spectre, le radium vient se placer dans la famille des métaux alcalino-terreux et constitue dans cette famille l’homologue supérieur du baryum.

D’après son poids atomique le radium vient également se placer dans le Tableau de Mendeleeff à la suite du baryum dans la colonne des métaux alcalino-terreux et sur la rangée qui contient déjà l’uranium et le thorium.

  1. Curie et Chéneveau, Soc. de Physique, 1903.
  2. En 1899 M. Saint-Meyer a annoncé que le carbonate de baryum radifère est paramagnétique (Wied. Ann., t. LXVIII). Cependant M. Meyer avait opéré avec un produit très peu riche en radium et ne contenant probablement que de sel de radium. Ce produit aurait dû se montrer diamagnétique. Il est probable que la substance contenait une petite impureté ferrifère.