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pour le poids employé. On peut ensuite porter le sel à la température de 200° sans que son poids change ; le sel est donc à un état parfaitement déterminé, et l’on admet qu’il répond à la formule .

Le sel étant pesé, on le dissout dans l’eau dans un verre à précipité, et on l’additionne à chaud d’une solution chaude d’azotate d’argent (purifié par cristallisation), contenant très peu d’acide azotique purifié. Le chlorure d’argent se rassemble par l’agitation et par une chauffe modérée. Quand la solution est limpide, on recueille le chlorure d’argent par filtration, et on le lave à l’eau chaude très légèrement nitrique. On sèche le précipité et on le détache du filtre. Celui-ci est brûlé dans le creuset ; les cendres sont d’abord évaporées avec une goutte d’acide azotique, puis avec une goutte d’acide chlorhydrique. Le résidu dans le creuset doit être très peu important par rapport à la totalité du précipité. Celui-ci est alors ajouté dans le creuset et chauffé jusqu’à la fusion, mais pas plus qu’il ne faut pour obtenir la fusion. On laisse refroidir le creuset dans le dessiccateur et on le pèse.

Les pesées étaient faites avec une balance apériodique Curie à lecture directe au microscope des poids inférieurs au décigramme. Cette balance à pesées très rapides est exacte au de milligramme, et l’on peut même obtenir le . Les poids employés étaient des poids de précision. Une pesée durait très peu de temps, la balance se fixant à sa position d’équilibre 10 secondes environ après avoir été rendue libre. La pesée du chlorure de radium est plus difficile que celle du chlorure d’argent, car le premier de ces sels absorbe de l’eau, même quand la balance contient des corps desséchants, tandis que le second n’en absorbe pas sensiblement. On peut donc recommencer plusieurs fois la pesée du chlorure d’argent, tandis que celle du chlorure de radium doit être réussie de suite et ne peut être recommencée qu’après un nouveau séjour du sel à l’étuve. La rapidité des pesées est, dans ce cas, une condition essentielle pour assurer leur précision. L’emploi du procédé de lecture au microscope est très avantageux ; toute variation de poids rapide est vue et appréciée directement.

Après chaque dosage on ajoutait de l’acide chlorhydrique à la solution des azotates de radium et d’argent ; on éliminait le chlorure d’argent par filtration, et l’acide azotique par cristallisation