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une activité invariable ; l’activité augmente pendant un mois environ pour atteindre une certaine limite, toujours la même. L’activité finale est cinq à six fois plus élevée que l’activité initiale. Ces variations, sur lesquelles je reviendrai dans la suite, doivent être prises en considération pour la mesure de l’activité. L’activité finale est mieux définie, mais il est plus pratique, au cours d’un traitement chimique, de mesurer l’activité initiale du produit solide.

Bien que le sel que l’on soumet au fractionnement soit toujours préalablement purifié, on est souvent conduit à purifier à nouveau le sel très riche en radium. Il est vrai que le traitement employé pour le fractionnement constitue par lui-même un traitement de purification qui élimine les traces de sels très solubles dans l’eau acidulée : sels de chaux, de fer, de magnésium, etc. Mais en revanche les traces de chlorure ou de bromure de plomb s’accumulent avec le sel de radium dans la portion la moins soluble. Il est en général, nécessaire d’éliminer le plomb en traitant la solution du sel très riche en radium par l’hydrogène sulfuré avant de procéder à l’élimination définitive du baryum.


44. Spectre du radium. — Le spectre du radium a été découvert par Demarçay, qui a constaté dans le spectre d’étincelle, fourni par des sels de baryum radifères, la présence de raies n’appartenant à aucun élément connu, et dont l’intensité était d’autant plus grande que l’échantillon de sel considéré était plus actif. C’est à Demarçay que l’on doit aussi la première étude du spectre du radium et la détermination des raies les plus importantes dans la région du spectre comprise entre les longueurs d’onde 500µµ et 350µµ ([1]). L’étude du spectre d’étincelle du radium a été poursuivie et complétée par les travaux de MM. Runge et Precht, Exner et Haschek et Crookes, de sorte que ce spectre est actuellement très bien connu ([2]).

L’aspect général du spectre est celui qu’offrent les métaux alcalino-terreux. On y aperçoit des raies fortes et étroites et quelques

  1. Demarçay, Comptes rendus, décembre 1898, novembre 1899 et juillet 1900.
  2. Runge et Precht, Ann. de Chim. et de Phys., 1904.