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hydrates précipités par l’ammoniaque dans la dissolution, séparée des sulfures et peroxydée. Quant au radium, il reste dans la portion insoluble.

Cette portion est lavée à l’eau, puis traitée par une dissolution concentrée et bouillante de carbonate de soude. S’il ne restait plus que peu de sulfates non attaqués, cette opération a pour effet de transformer les sulfates de baryum et de radium en carbonates ; toutefois l’attaque est, en général, incomplète. On lave la matière très complètement à l’eau, puis on l’attaque par l’acide chlorhydrique étendu exempt d’acide sulfurique. La dissolution contient le radium, ainsi que du polonium et de l’actinium. On la filtre et on la précipite par l’acide sulfurique. On obtient ainsi des sulfates bruts de baryum radifère contenant aussi de la chaux, du plomb, du fer et ayant entraîné un peu d’actinium. La dissolution contient encore un peu d’actinium et de polonium qui peuvent en être retirés comme de la première dissolution chlorhydrique.


On retire d’une tonne de résidu de 10kg à 20kg de sulfates bruts, dont l’activité est de 30 à 60 fois plus grande que celle de l’uranium métallique. On procède à leur purification. Pour cela, on les fait bouillir avec du carbonate de soude et on les transforme en chlorures. La dissolution est traitée par l’hydrogène sulfuré, ce qui donne une petite quantité de sulfures actifs contenant du polonium. On filtre la dissolution, on la peroxyde par l’action du chlore et on la précipite par de l’ammoniaque pure. Les oxydes et hydrates précipités sont très actifs, et l’activité est due à l’actinium. La dissolution filtrée est précipitée par le carbonate de soude. Les carbonates alcalino-terreux précipités sont lavés et transformés en chlorures.

Ces chlorures sont évaporés à sec et lavés avec de l’acide chlorhydrique concentré pur. Le chlorure de calcium se dissout presque entièrement, alors que le chlorure de baryum radifère reste insoluble. On obtient ainsi, par tonne de matière première, 8kg environ de chlorure de baryum radifère, dont l’activité est environ 60 fois plus grande que celle de l’uranium métallique. Ce chlorure est prêt pour le fractionnement.

Il existe des minerais de radium dont le traitement est beaucoup plus facile que celui qui vient d’être décrit. Telle est la carnotite,