Page:Curie - Traité de radioactivité, 1910, tome 1.djvu/160

Cette page a été validée par deux contributeurs.

de radioactivité à la nouvelle propriété de la matière, manifestée par ces substances. Ce nom, qui a été utilisé pour la première fois dans la publication relative à la découverte du polonium ([1]), a été depuis généralement adopté.

L’ordre de grandeur des courants obtenus avec les composés de thorium est le même que celui des courants obtenus avec les composés d’uranium. Toutefois le phénomène n’affecte pas un caractère aussi simple qu’avec ces derniers.

Les nombres que j’ai obtenus avec les composés de thorium m’ont permis de constater :

1o Que l’épaisseur de la couche employée a une action considérable, surtout avec l’oxyde ;

2o Que le phénomène n’est régulier que si l’on emploie une couche active mince (0,25mm par exemple). Au contraire, quand on emploie une couche de matière épaisse (6mm), on obtient des nombres oscillant entre des limites étendues, surtout dans le cas de l’oxyde :

  xÉpaisseur
de la couche.xxx
xxmm
.
Oxyde de thorium 00,25 2,2
» 00,5 2,5
» 02,5 4,7
» 03,0 5,5 en moyenne
» 06,0 5,5 xxxx»
Sulfate de thoriumxxx 00,25 0,8

Le phénomène comporte une cause d’irrégularités qui n’existe pas dans le cas des composés d’urane. Les nombres obtenus pour une couche d’oxyde de 6mm d’épaisseur variaient entre 3,7 et 7,3.

Les rayons thoriques considérés dans leur ensemble sont plus pénétrants que les rayons uraniques, et les rayons émis par l’oxyde de thorium en couche épaisse sont plus pénétrants que ceux qu’il émet en couche mince. Voici, par exemple, les nombres qui indiquent la fraction du rayonnement que transmet une lame d’aluminium dont l’épaisseur est 0,01mm :

  1. Comptes rendus, juillet 1898.