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On voit qu’en ce cas est susceptible de passer par un maximum pour une certaine valeur de fournie par la relation


ou

.

L’ionisation due aux substances radioactives n’est en général pas uniforme dans l’espace voisin de la substance, mais elle n’est pas non plus confinée à une couche très mince au contact de celle-ci. Si l’on utilise dans un condensateur à plateaux l’ionisation produite sur quelques centimètres de longueur au voisinage immédiat ou non immédiat de la substance, cette ionisation n’est ni tout à fait uniforme ni franchement superficielle ; toutefois elle peut se rapprocher plus ou moins de l’un de ces deux types, et la courbe qui représente la relation entre l’intensité du courant et la différence de potentiel entre les plateaux prend des formes voisines de celles qui caractérisent les deux types.

C’est ainsi que l’on obtient une courbe comme celle de la figure 3 en employant un condensateur pour lequel la distance des plateaux est de 3cm, et dans lequel l’ionisation est obtenue au moyen d’une couche uniforme et mince d’oxyde d’uranium étalée sur le plateau inférieur. Si au contraire la distance des plateaux est de 10cm, la courbe prend une forme intermédiaire entre celles représentées dans la figure 3 et dans la figure 7. On peut obtenir une courbe rappelant assez exactement celle de la figure 7, en employant un condensateur dont les plateaux sont distants de 10cm et en ionisant énergiquement l’air au voisinage de l’un des plateaux par une nappe de rayons du polonium sensiblement parallèles au plateau et limitée à une faible épaisseur au contact de celui-ci. Un résultat analogue sera obtenu, si le plateau inférieur est une toile métallique et si le polonium est placé au-dessous de cette toile à une distance de 3cm ; les rayons du polonium ne pénètrent en ce cas dans le condensateur que sur une longueur inférieure à un centimètre.


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