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et d’une électrode ayant la forme d’un cylindre, placé ainsi que l’indique la figure et relié à la batterie. Le fond de ce cylindre est constitué par une lame d’aluminium mince que traversent les rayons de la substance active placée en dessous à une distance variable de l’appareil. La boîte reliée au sol assure la protection électrostatique. L’électrode est portée par une tige qui traverse une pièce isolante fixée dans l’enveloppe  ; l’emploi d’un anneau de garde n’est donc pas nécessaire. La lame d’aluminium peut être remplacée par une toile métallique.

Pour établir les communications entre les diverses parties du système isolé, il est nécessaire d’employer des fils métalliques protégés au point de vue électrique par des enveloppes reliées au sol. Pour obtenir ce résultat, on dispose le fil suivant l’axe d’un tube métallique. Toutefois il est nécessaire de remplir l’espace entre le fil et le tube par un isolant solide tel que la paraffine ou l’ébonite. Il existe en effet entre le fil et l’enveloppe une force électromotrice de contact ; si l’espace intermédiaire est rempli d’air, cet air possède toujours une certaine conductibilité très faible dans les conditions normales, mais plus importante dans les laboratoires de radioactivité, surtout au voisinage d’une substance radioactive pouvant émettre des rayons pénétrants. Il se produit alors entre le fil et l’enveloppe un courant électrique plus ou moins notable ; ce courant est supprimé presque totalement quand on remplace l’air par un isolant solide. On peut se servir de tiges d’ébonite ; le fil métallique qui doit servir pour établir une communication passe dans l’axe d’une telle tige, et celle-ci est exactement contenue dans un tube métallique qui doit être relié au sol. On peut aussi couler de la paraffine dans l’espace annulaire entre le tube et le fil central ; toutefois aux extrémités il est préférable d’employer l’ébonite ou l’ambre, car la surface de ces isolants se conserve plus facilement en bon état que celle de la paraffine.

Il est utile de disposer de clefs permettant de rompre le contact fie l’électromètre avec le sol sans donner lieu à une perturbation électrostatique. De telles clefs peuvent être adjointes à l’électromètre ou au quartz piézoélectrique. La meilleure forme du contact semble être réalisée par une pointe de platine qui vient toucher un petit plan également en platine. La clef peut être manœuvrée