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cettes hémièdres et par celles qui ne le sont pas. Pour obtenir des lames on pratique dans la tranche des sections normales à ses faces et à l’un des axes binaires, et très rapprochées entre elles. Il est relativement facile d’obtenir l’orientation exacte des sections droites qui est indiquée par des procédés d’optique ; l’orientation normale à l’un des axes binaires est plus délicate à réaliser, elle est indiquée par rapport aux côtés de l’hexagone. La polarité d’une lame est telle que, quand on exerce une traction, celle des extrémités de l’axe binaire qui est tournée vers l’arête non modifiée se charge positivement. Quand un cristal est maclé et présente un mélange de quartz droit et de quartz gauche, les effets des deux portions se contrarient, et la lame ne donne pas alors la quantité d’électricité calculée théoriquement.

Un certain nombre de lames de quartz ayant été en service, un travail d’étalonnage de ces lames a été récemment entrepris pour comparer les valeurs expérimentales de leurs constantes aux valeurs théoriques. Ce travail a été effectué par M. J. Curie, suivant une méthode qui consiste à comparer la quantité d’électricité fournie par une lame pour un poids connu, à celle qui charge un condensateur absolu à un potentiel connu réalisé au moyen de piles étalons. La figure 34 représente schématiquement le dispositif expérimental. On utilise un électromètre à quadrants dont l’un des quadrants est relié au sol en permanence, tandis que l’autre est relié à l’une des armatures du quartz que l’on veut étalonner et à la portion centrale du plateau à anneau de garde d’un condensateur absolu ; cet anneau de garde est relié au sol, ainsi que l’autre armature du quartz. Le plateau du condensateur peut être relié soit au sol, soit à l’un des pôles d’une batterie formée par quelques éléments étalons ; l’autre pôle de cette batterie est relié au sol. Un dispositif mécanique permet d’établir ou de supprimer brusquement l’effet de traction exercé sur le quartz par les poids placés dans le plateau . L’expérience consiste en ceci : le plateau étant relié à la pile en , et le quartz étant soumis à une traction , on isole l’électromètre du sol en  ; un instant après on supprime la traction et l’on réalise simultanément la mise au sol du plateau en , cette double manœuvre étant effectuée au moyen d’un commutateur convenable. La première de ces opérations a pour effet de mettre