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La mesure ainsi effectuée est indépendante de la sensibilité de l’électromètre, qui n’est utilisé que comme indicateur de potentiel ; elle est également indépendante de la capacité des appareils qui composent le dispositif expérimental ; on évite donc la détermination de capacités, ce qui constitue un grand avantage ; toutes les mesures effectuées avec un même quartz sont directement comparables. Une augmentation de la capacité du système isolé se traduit seulement par une diminution de sensibilité de l’électromètre, et il faut conserver à celle-ci une valeur suffisante.

La constante d’un quartz, c’est-à-dire la quantité d’électricité dégagée par unité de poids, peut être calculée d’après la formule théorique, quand on a mesuré les dimensions de la lame. Ce calcul repose sur la supposition que la taille de la lame est absolument correcte, que le cristal est irréprochable, et que le coefficient qui intervient dans la formule est exactement connu. Les lames sont taillées dans de beaux cristaux de quartz exempts de défauts ([1]). Un cristal se présente sous la forme d’un prisme hexagonal droit (notation minéralogique e2), surmonté sur ses bases de deux pyramides. Les arêtes du prisme sont de deux espèces et peuvent être distinguées entre elles par la présence de facettes hémièdres à leurs extrémités ; sur six arêtes, trois seulement portent cette modification. En pratiquant dans le prisme deux sections droites dont la distance est de l’ordre de la largeur des lames, on en sépare une tranche hexagonale dont les bases sont normales à l’axe ternaire. La figure 33 représente le cristal et la tranche qui en est

Fig. 33.
Fig. 33.
Fig. 33.


détachée. Les trois axes binaires se trouvent dans le plan des bases de la tranche ; on a désigné par les arêtes modifiées par les fa-

  1. La taille des lames est faite à Paris par M. Werlein, constructeur.